Fin septembre [1], des manifestations se sont propagées partout au Soudan après l’annonce de l’augmentation des prix du carburant. Ce n’est pas le premier soulèvement contre la dictature islamiste du Président Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 1989. Les manifestations de l’an passé contre les mesures d’austérité ont bousculé le régime. Mais les dernières manifestations sont les plus importantes qu’il y ait eu depuis le début de la dictature. La répression brutale menée par la police et les miliciens islamistes n’a pas dissuadé la jeunesse héroïque du Soudan. Mais réussira-t-elle cette fois-ci à renverser le régime ?
Les prix de l’essence et du diesel ont augmenté de presque 100 %. Un gallon (environ 4 litres) d’essence coûte maintenant 21 livres soudanaises (3,52 euros d’après le taux de change officiel) comparé à 12,5 livres (2,10 euros). Le diesel est aussi passé de 8 livres (1,34 euro) le gallon à 14 livres (2,35 euros). Les bonbonnes de cuisson sont maintenant vendues à 25 livres (4,19 euros) alors qu’elles étaient vendues à 15 livres (2,51 euros).
Les manifestations ont éclaté dans un contexte de 20 % de chômage, une inflation de 40 à 45 % durant les 18 derniers mois et 14 millions de pauvres sur une population de 30 millions. L’Organisation Mondiale de la Santé a indiqué que la mortalité infantile due à la malnutrition a augmenté de 40 % l’année dernière.
La « réforme économique » est l’excuse justifiant les coupes dans les subventions pour la nourriture et le carburant. Ces subventions coûtent au budget de l’état 3,5 milliards de dollars par an. Mais le gouvernement oublie de dire que les dépenses militaires représentent 70 % du budget de l’état, incluant 20 millions de dollars par jour pour les guerres au Darfour, au Kordofan et au Nil Bleu.
Les actions du gouvernement suivent servilement les recommandations du Fonds Monétaire International. Les coupes dans les subventions font partie d’un paquet plus large de mesures d’austérité. Le président Béchir a même répété l’argument ridicule stipulant que les subventions sur la nourriture et le carburant bénéficient seulement aux Soudanais aisés et non pas aux pauvres ! Alors, que voyons-nous dans les rues du Soudan, une révolte des gens riches ou un soulèvement des masses pauvres et privées de ses droits civils ?
Le professeur Hamid El Tijani, un expert économique à l’Université Américaine du Caire, a expliqué dans une interview à Radio Dabanga que « ce que fait le gouvernement actuellement est une imposition de nouvelles taxes sur les biens de première nécessité, plutôt qu’une levée des subventions – qui ne sont en fait pas en place pour être levées ». Il a ajouté que le Soudan est en train de subir un effondrement économique, avec une augmentation des dépenses et une baisse des revenus. La récession a incité le Parti National du Congrès au pouvoir à recourir à « l’emprunt au peuple », au nom de la levée des subventions. Il a souligné le fait que le gouvernement, en « levant les subventions », essaie seulement d’imposer de nouvelles taxes sur les citoyens (www.radiodabanga.org).
Une économie en chute libre
L’économie traîne des pieds. On s’attend à ce que la levée des subventions sur la nourriture et le carburant augmente l’inflation dans le pays. Perspective très probable puisque la majorité de la nourriture est importée. Le taux de change de la livre soudanaise par rapport au dollar a chuté à un niveau record. Même s’il n’y a pas beaucoup de commerce extérieur se faisant dans la monnaie nationale, son taux sur le marché noir est généralement considéré comme une jauge pertinente de l’humeur des cercles d’affaires et de la confiance des gens ordinaires dans la situation économique. Dans les tout derniers jours, les gens se sont empressés d’échanger leurs livres soudanaises contre des devises fortes. Le taux de change est également important pour certaines firmes étrangères comme les fabricants de téléphones portables qui vendent en livres puis peinent à les convertir en dollars. Des banques du Golfe détenant des « obligations islamiques » libellées en livres s’inquiètent elles aussi pour leurs actifs.
La monnaie nationale a perdu la moitié de sa valeur depuis la sécession en 2011 de la partie sud du Soudan qui est riche en pétrole. Trois quarts de la production de pétrole sont localisés au Sud Soudan. Les revenus du pétrole étaient la force motrice de l’économie et rapportaient la plupart des devises utilisées pour importer la nourriture. Le régime a essayé de compenser la baisse des revenus pétroliers en vendant son or qui représente maintenant 70 % de son commerce extérieur. Le Soudan est assis sur les plus grandes réserves d’or du continent africain et a délivré des contrats d’exploitation à 600 firmes ces deux dernières années. Mais la chute du prix de l’or cette année signifie que ce revenu va se réduire brusquement. En même temps, le niveau des revenus de l’or tombe en dessous du niveau des revenus du pétrole datant d’avant la sécession du Sud Soudan.
Le soulèvement des pauvres et des sans-droits
Nous voyons donc comment l’augmentation des prix du carburant et des biens de première nécessité a de nouveau fait jaillir un large mouvement de protestation non seulement à Khartoum, la capitale du Soudan, mais dans d’autres villes partout dans le pays. « La propagation des manifestations à Khartoum depuis lundi se calque littéralement sur la division de classe, la zone de paupérisation qui encercle la capitale. Omdurman Um Badda, al-Samrab au nord de Khartoum et al-Kalakla à Khartoum, pour donner des exemples des trois villes qui composent la capitale soudanaise, se sont enflammées dans une démonstration de colère qui représente en tous points le plus grand défi urbain pour le régime depuis qu’il est en place » , note Magdi El Gizouli dans son blog Still Sudan.
Dimanche, les manifestations ont continué à Khartoum, Port Soudan, Atbara, Gedaref et Kassala. Dans les villes de Madani et Ombada, les quartiers généraux du NCP ont été attaqués et réduits en cendre. Ailleurs, les postes de police ont été pillés. Dans plusieurs endroits, les élèves et les étudiants constituaient la majeure partie des manifestants. Ceci explique pourquoi le gouvernement a annoncé une fermeture complète du système éducatif jusqu’au 20 octobre, dans l’espoir de casser le mouvement et d’éviter l’escalade.
Un élément significatif a été l’utilisation très limitée de gaz lacrymogènes par les forces de police pour disperser les foules en colère. Dans un geste désespéré, le régime a choisi la confrontation ouverte avec son propre peuple en utilisant les Services Nationaux de Renseignement et de Sécurité, la garde prétorienne du régime. C’est parce que les forces de police en tant que telles ne sont plus fiables. Le président lui-même a reconnu que dans la dernière période, 60 % des officiers de police ont déserté les rangs à cause de bas salaires. La répression brutale, les ordres de « tirer pour tuer » donnés aux officiers de police, aux agents des services secrets, du personnel militaire et de groupes armés en civil ont coûté la vie de dizaines de manifestants. La police a aussi attaqué les funérailles des victimes avec des gaz lacrymogènes. C’est à cela que ressemble la soi-disant « grande retenue » de la police, telle que l’a annoncée le Ministre de l’Information.
« Le chef du Syndicat des Médecins Soudanais, Dr Ahmed Al Sheikh, a estimé que 210 personnes ont été tuées durant les manifestations de la semaine dernière. Al Sheikh a noté que ce nombre dépasse celui des personnes tuées durant les révoltes populaires d’octobre 1964 et de mars-avril 1985. Dans une interview donnée au site d’actualités Hurriyaat, il a établi que la plupart des blessures causées par les balles étaient situées dans la tête et dans la poitrine » (Sudan : Doctors report 210 dead in Khartoum during demonstrations)
La répression ne décourage pas le mouvement
Des milliers d’autres personnes ont été tuées. La police et le NISS (la police secrète soudanaise) sont en train de mener une campagne d’arrestations de masse de membres et de leaders de partis d’opposition, incluant le Parti Communiste. Le gouvernement est aussi en train d’imposer une censure massive. Un rapport de la radio indépendante Radio Dabanga établit la chose suivante :
« Samedi, la parution des journaux Al Jarida, Al Garrar, Al Mashhad Alan et Al Intibaha a été définitivement stoppée pour une durée indéfinie. Lundi, le journal Al Ayaam avait déjà décidé d’arrêter, protestant contre les instructions de la sécurité de ne pas publier d’actualités sur des faits en lien avec les manifestations et les violations commises par les forces de sécurité et la police. Le journal Al Sahafa a accepté de suivre les instructions, ce qui a poussé un certain nombre de journalistes y travaillant à démissionner.
« Osman Shabuna, un journaliste travaillant pour le journal Al Ahram, a informé Radio Dabanga que lui et deux autres journalistes, Dr Zuheir Al Sarraj et Shamail Al Nur, ont reçu samedi par la police l’interdiction définitive d’écrire.
« Shabuna a confirmé que des dizaines de journalistes de divers journaux soudanais ont fait grève samedi. Ils refusent de suivre les instructions renouvelées imposées par la sécurité, interdisant toute information sur les manifestations et les tueries. Les instructions incluent aussi l’usage de la terminologie : les manifestants devraient être appelés "coupables, saboteurs et voleurs, ou adhérents au Front Révolutionnaire Soudanais". Les mesures d’austérité prises par le gouvernement doivent être appelées "réformes économiques". L’appareil sécuritaire continue à bloquer la plupart des nouveaux sites et les médias sociaux, et à brouiller les signaux des stations radio indépendantes ».
La fermeture sporadique d’internet, comme l’a appris Moubarak en Egypte, n’a pas stoppé la circulation de l’information et n’a pas fondamentalement gêné la jeunesse pour s’organiser. Le service internet est en marche uniquement pour permettre aux officiels du NCP de faire leurs transactions financières… Même si c’est un important outil pour l’organisation du mouvement, celui-ci n’en dépend pas. De manière intéressante, la perturbation d’internet a stimulé l’ingéniosité de la jeunesse versée en nouvelles technologies. Ils ont trouvé des moyens pour contourner la fermeture d’internet avec une « géolocalisation des foules via les téléphones cellulaires ». (Voir Protesters Are Dodging Sudan’s Internet Shutdown with a Phone-Powered Crowdmap)
Le régime devrait bien le savoir, mais il est complètement coupé de la réalité. Le peuple soudanais et spécialement sa jeunesse ne se laisse pas dissuader par les représailles extrêmement violentes de la part de l’état. La répression sous toutes ses formes ne paralyse plus ni n’insuffle de passivité – bien au contraire ! Chaque goutte de sang perdue, chaque homme ou femme frappés avec une matraque, chaque manifestant tué augmente aujourd’hui la détermination pour se débarrasser de la dictature. Il n’affaiblit pas, mais endurcit la volonté de lutter. Comme la blogueuse Mana El Sanosi le dit, « la peur n’est pas une option. Lorsque la barrière de la peur est brisée, personne ne peut nous arrêter ».
Les manifestants ne ciblent pas seulement les récentes mesures économiques, mais ils rejettent le régime dans son ensemble. Cela se reflète dans les chants des manifestants qui, exactement comme leurs frères et sœurs dans le reste du monde arabe, demandent « Hurryia » (liberté), la « chute du régime » et la « mort du président ».
Le régime islamiste du Parti National du Congrès (NCP) au pouvoir depuis le coup d’état de 1989 a utilisé la religion comme outil de domination et pour maintenir son emprise sur l’état, l’armée et l’économie. La sagesse populaire a donné aux gens au pouvoir le surnom de « Tujjar ad-Din », marchands de religion. Ce n’est pas la foi en l’islam qui permet au NCP de garder son unité, mais sa croyance en ses intérêts mercantiles bien réels. C’est aussi le cas d’autres mouvements islamistes réactionnaires dans la région. Dans les mains de ces gens, la religion est juste un outil pour l’exploitation et l’oppression.
Le rejet du régime est généralisé. Les classes moyennes ne lui font plus confiance. Les manifestations sont plus sérieuses et plus étendues qu’en juin-juillet 2012. « Personne n’est épargné par le NCP. Si tu n’es pas affecté par la guerre, tu es affecté par le chômage. Si tu n’es pas affecté par le chômage, tu es affecté par la corruption. Si tu n’es pas affecté par la corruption, tu es affecté par la suppression des libertés », insiste un membre de l’opposition du mouvement Sudan Change Now.
Pas de confiance dans les rats quittant le navire ou l’opposition bourgeoise
Le régime est très isolé dans sa guerre économique contre son propre peuple. Il n’y a virtuellement aucun soutien pour les mesures d’austérité dans les rues du Soudan. L’isolation sociale grandissante est en train de produire de nouvelles fissures. L’unité du régime est en train de se craqueler. Des officiels du NCP ont appelé à une réintroduction des subventions du carburant et à arrêter de tuer les gens. « Mr le Président, à la lumière de ce qui est en train de se passer nous exigeons un arrêt immédiat des mesures économiques », disait une pétition signée par 31 membres du quasi officiel Mouvement Islamiste et le NCP au pouvoir. Cette déclaration condamne aussi la répression des manifestations et exige la poursuite des responsables des morts et des blessés. Le gouvernement a décidé de s’en tenir à ses décisions prises la semaine dernière. Si le mouvement grandit dans les prochains jours, sa division interne va s’élargir et encourager les masses à revenir dans les rues. Cela pourrait signifier la fin du règne de Béchir.
De manière hypocrite, les Etats-Unis ont exprimé leur inquiétude et ont appelé à une « fin de la violence excessive », pendant que l’Union Européenne fait semblant d’être « dérangée ». Les Emirats Arabes Unis sont le premier pays arabe à critiquer Khartoum et ont demandé au gouvernement d’utiliser la « sagesse et la retenue ». Néanmoins, le régime a le support du Qatar, ce qui explique la faible couverture du mouvement de protestation par Al Jazeera !
Exactement comme en 2012, les partis d’opposition n’ont joué aucun rôle dans cet « Intifadha de septembre ». La plupart d’entre eux ont été neutralisés par les carnets de chèques du gouvernement. Leur attitude peut changer, cependant, quand ils sentiront que le régime est en train de s’effondrer. Alors, ils offriront leurs services empoisonnés à la révolution dans le but de sauver leurs intérêts et faire dérailler l’Intifadha de septembre. Le mouvement est largement spontané, mené localement et résultant de l’initiative de la jeunesse dans les lycées et les universités. Comme le dit un jeune activiste, les leaders des partis d’opposition sont « désespérés et séniles ». De nouveaux mouvements ont émergé comme Girfina (Nous en avons assez !) et Abena (Nous rejetons !) tout comme les mouvements de la jeunesse révolutionnaire, mais avec une présence et un leadership faiblement organisés.
Samedi, une Coordination des Forces Soudanaises de Changement a été constituée à Khartoum qui inclut les membres du parti d’opposition des Forces du Consensus National, les syndicats de médecins et de professeurs, d’avocats démocrates, l’Université de Khartoum et l’Alliance des Organisations de la Société Civile.
La Coordination exige que le régime « dissolve ses corps exécutif et législatif et remette le pouvoir à un gouvernement transitionnel et d’union pour administrer le pays durant une période d’intérim ». Aucune stratégie réelle pour réaliser ces objectifs n’a été décrite excepté une « continuation de la lutte ». Ce qui est indispensable pour « tenir le coup » et « continuer le soulèvement » est de préparer une grève générale insurrectionnelle dans le pays. Aucun autre objectif n’est plus immédiat, plus urgent et plus concret. C’est le moment de le faire. Le sang de la jeunesse soudanaise et des travailleurs ne peut être versé sans but. Les partis bourgeois de la « Coordination » ne sont pas préparés à prendre ce chemin. Une alliance avec eux est non seulement inutile mais est aussi un obstacle à la lutte. Ce qui est nécessaire est un réel front des organisations de gauche, syndicats et partis, un front de tous les opprimés et non une coalition de collaboration de classes.
La Coalition de la Jeunesse Révolutionnaire « fait appel aux Forces Armées, à tous les hommes et femmes soudanais honorables des forces de sécurité à soutenir ce soulèvement et protéger dans les rues nos hommes et femmes soudanais ». Pour réaliser cela, nous avons besoin d’appeler les soldats ordinaires, les sous-officiers démocrates et révolutionnaires et les officiers à se séparer des généraux fortunés et à les désarmer, de perturber la chaîne de commandement et à également constituer des comités révolutionnaires à l’intérieur de l’armée qui garantiront que les forces armées obéissent au peuple.
L’impérieux besoin d’une direction révolutionnaire centralisée
Le plus grand défi pour l’Intifada de septembre est de forger sa propre direction politique centralisée de la base au sommet. Si la lutte en juin-juillet 2012 a été perdue, c’est parce qu’elle a manqué d’une direction claire. Le meilleur moyen pour faire cela est d’établir des comités de lutte dans les écoles, les universités, les lieux de travail et les quartiers et de les coordonner au niveau local, urbain, régional et national. Tous les groupes de gauche, les communistes et les syndicats devraient y participer. Ils doivent devenir les instruments servant à unifier et centraliser la lutte pour le renversement du régime. Mais ils peuvent et doivent être beaucoup plus. Dans cette situation révolutionnaire qui se développe rapidement au Soudan, ils deviendront un outil pour un nouveau pouvoir qui remplacera le vieil appareil d’état et le gouvernement pourri et corrompu. Ils devraient devenir la colonne vertébrale d’une nouvelle assemblée constituante élue par ces mêmes comités de lutte.
Les révolutionnaires dans les pays arabes peuvent tirer quelques leçons de la Tunisie et de l’Egypte. En Tunisie, il est devenu clair qu’une Assemblée Constituante appelée et organisée par le vieil appareil d’état bourgeois de Ben Ali n’est pas un instrument pour un changement démocratique et révolutionnaire. C’est plutôt un outil de paralysie et pour la continuation des vieux pouvoirs politiques et économiques derrière le masque de la « démocratie ». C’est un instrument de duperie des masses. Aucun changement fondamental en termes d’emplois, de construction de maisons, dans la justice et dans les libertés n’a été réalisé en Egypte ou en Tunisie. Ceci explique les mobilisations immenses et récurrentes et les soulèvements dans ces deux pays, où les masses veulent voir un vrai changement.
La tâche immédiate d’une telle assemblée constituante révolutionnaire est de démanteler le vieil état répressif et bureaucratique, de dissoudre le NISS, de poursuivre les hommes et les femmes responsables de la répression du peuple, de dissoudre le NCP et tous les partis qui ont été à ses côtés, de libérer tous les prisonniers politiques, d’introduire le droit de s’organiser, de faire grève, de manifester et la liberté d’expression. Elle devrait aussi prendre les premières mesures de justice sociale, augmenter les salaires, baisser les prix, arrêter tous les privilèges, exproprier les oligarques et faire de leurs possessions une propriété publique, nationaliser les mines et les puits de pétrole, nationaliser le réseau de distribution de carburant, les gros marchés, les grosses compagnies de transport routier, les compagnies de télécoms, les banques, etc. sous le contrôle démocratique des travailleurs. Ces conditions basiques pour un changement révolutionnaire et démocratique ne peuvent être obtenues via des négociations, à travers la compromission et les arrangements avec le régime. Le régime doit être renversé. Ceci devrait alors être la première étape pour éradiquer la cause première de toute discrimination, préjugé, oppression nationale, ethnique et religieuse : le système économique du capitalisme.