Notre tract pour l’Euromanifestation du 5 avril, en Slovénie

French translation of For a sliding scale of wages across Europe! - Statement of the IMT on the ETUC demonstration in Ljubljana (April 3, 2008)

Voici le texte du tract que les militants de la Tendance Marxiste Internationale distribueront sur l’Euromanifestation du 5 avril, à Llubljana, en Slovénie. Le tract sera diffusé en cinq langues : slovène, français, italien, allemand, anglais.


Pour un échelle mobile des salaires à l'échelle européenne !

Coordonner la lutte de tous les travailleurs d'Europe !

(Déclaration de la Tendance Marxiste Internationale)

Dans toute l'Europe, l'augmentation rapide des prix ronge le niveau de vie des travailleurs. Les magnifiques grèves et manifestations de ces derniers mois, en Slovénie, expriment une préoccupation qui touche toute la classe ouvrière européenne et mondiale. « Stop inflaciji! » - Stopper l'inflation ! - était l'un des principaux slogans de ces mouvements. Les augmentations de salaires ne suivent pas l'évolution des prix, en particulier ceux de la nourriture, du logement, du gaz et de l'essence.

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L'idée selon laquelle la « modération salariale » permettrait d'éviter les délocalisations se révèle complètement fausse et a abouti à une stagnation - voire à une régression - des salaires réels, dans tous les pays. L'introduction de l'Euro a débouché sur une augmentation générale des prix selon des « normes » européennes, alors que les salaires sont toujours très inégaux d'un pays sur l'autre. Partout, la classe capitaliste a cyniquement agité la menace des délocalisations pour attaquer les droits et les conquêtes des salariés, dans le but d'accroître ses profits. La conséquence inéluctable en fut la baisse des niveaux de vie dans tous les pays.

Le traité de Maastricht a été consciemment utilisé par la classe capitaliste comme un prétexte pour couper les budgets sociaux, attaquer les systèmes de retraite et se livrer à une orgie de privatisations. Ces politiques ont été présentées comme des sacrifices nécessaires pour « rejoindre l'Europe ».

Les législations de l'Union Européenne - et notamment le récent « Traité de Lisbonne » - ont été utilisées comme un cheval de Troie pour détruire les dispositions sociales les plus progressistes dans tous les pays, en introduisant ou en aggravant la « flexibilité » du travail et les contrats précaires. Les lois racistes sur l'immigration ont été utilisées pour diviser la classe ouvrière. Le travail précaire s'est développé comme une épidémie. Le nombre de travailleurs vivant sous le seuil de pauvreté n'a cessé d'augmenter.

Dans le même temps, nous avons assisté à une explosion des profits des grandes entreprises. Au cours des 20 dernières années, il y a eu une redistribution massive des richesses - au détriment des plus pauvres. D'énormes profits ont été extraits du travail salarié par une augmentation sévère de l'exploitation de la force de travail. La part du PIB qui revient aux salaires a été pratiquement divisée par deux, au profit des bénéfices et de la spéculation. Les dirigeants d'entreprise gagnent désormais 40 fois plus que les travailleurs moyens. 

Et tout cela s'est développé en période de croissance économique ! A quoi les travailleurs doivent-ils s'attendre, face à la grave crise économique internationale qui s'annonce ? Les capitalistes vont s'efforcer de placer tout le poids de la crise sur les épaules de la classe ouvrière. Depuis des années, déjà, ils refusent d'augmenter les salaires réels. Ils exigent systématiquement la « modération » salariale. Ils ont attaqué les conventions collectives, les retraites et la sécurité sociale.

Du fait de la crise économique, les classes dirigeantes d'Europe aggraveront la pression sur le salariat. Les coupes salariales, les suppressions d'emplois, les fermetures d'entreprises et les délocalisations se multiplieront. Dans un tel contexte, le « partenariat social » entre patrons et syndicats, qui était déjà contre-productif, deviendrait criminel. Cela impliquerait la subordination des intérêts des travailleurs à ceux du capital. L'idée - avancée par certains dirigeants syndicaux - d'un « partenariat social » à l'échelle européenne doit être rejetée.

Pour défendre nos droits et notre niveau de vie, nous avons besoin de syndicats combatifs. Comme le montre l'expérience des dernières années, cela n'est possible que si les travailleurs reprennent le contrôle de leurs propres organisations. Les dirigeants syndicaux doivent être démocratiquement élus et révocables, à tous les niveaux, dans toutes les branches de l'industrie et des services. Ils devraient s'efforcer de rassembler les travailleurs des différents syndicats et organiser des actions communes au niveau européen.

Les syndicalistes de tout l'Europe doivent travailler à une stratégie et un programme communs, et organiser une mobilisation coordonnée dans chaque pays. Nous devons nous battre pour reprendre ce que nous avons perdu, à commencer par des augmentations de salaires significatives et l'introduction d'une échelle mobile des salaires pour protéger notre pouvoir d'achat. Les augmentations de salaire devraient s'accompagner d'emplois stables.

Une fois de plus, le capitalisme montre son vrai visage. Ce système ne fonctionne que grâce à l'exploitation croissante de notre force de travail. Le capitalisme, nous dit-on, ne peut tolérer trop de lois et de restrictions : « le marché se régule lui-même. » Toute l'histoire montre qu'il n'en est rien. Chaque amélioration a été arrachée par la lutte. Dès lors, pourquoi devrions-nous accepter un système qui ne garantie pas une existence digne pour des millions de travailleurs ? Ce système ne marcherait pas sans nous. Pas une ampoule de brille, pas une roue ne tourne, pas un téléphone ne sonne sans la permission de la classe ouvrière. Unie, la classe ouvrière a un immense pouvoir. La lutte pour la défense de nos conditions de vie ne peut être que le point de départ d'une lutte pour la transformation de la société. C'est notre travail qui permet à ce système de fonctionner. Pourquoi ne déciderions-nous pas ce qui doit être produit, comment, et de quelle manière la société doit fonctionner ? Ce sera possible si on remet en cause le droit d'une poignée de capitalistes à décider de notre destinée - et si on prend le contrôle des moyens de production.

Nous luttons :

  • Pour des augmentations de salaire qui rattrapent le retard accumulé ces dernières années.

  • Pour un salaire minimum, dans chaque pays, qui ne soit jamais inférieur aux deux-tiers du salaire moyen, comme une première étape vers un salaire minimum européen.

  • Pour une échelle mobile des salaires, indexée sur le coût de la vie de chaque pays !

  • Contre les directives européennes qui introduisent ou renforcent la précarité du travail !

  • Contre le Traité de Lisbonne !

  • Contre toutes les politiques d'immigration racistes !

  • Contre le prétendu « partenariat social » !

  • Pour des syndicats combatifs et démocratiques !

  • Pour le renforcement des organisations syndicales, avec des représentants démocratiquement élus et révocables dans toutes les branches de l'économie, et une coordination au niveau européen.

  • Pour la re-nationalisation de tout ce qui a été privatisé pour le profit des capitalistes. Pour la propriété publique, sous le contrôle des salariés, des systèmes de santé et de retraite, des transports, des télécommunications, de la production et de la distribution d'énergie, des banques et de toutes les grandes entreprises.

  • Non à l'Union Européenne des capitalistes ! Pour une Fédération Socialiste de l'Europe !

La Tendance Marxiste Internationale veut organiser les travailleurs et la jeunesse qui se battent pour un programme marxiste dans les syndicats et les partis de gauche. Si vous êtes intéressés par ces idées ou voulez en discuter, contactez-nous !