Le 28 mai dernier, les Dockers et Portuaires du Golfe de Fos ont refusé de charger le cargo saoudien Bahri Tabük, qui aurait dû transporter des armes françaises vers l’Arabie saoudite, dont le régime mène une guerre barbare au Yémen.
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Le secrétaire général de la CGT des dockers de Marseille Fos, Laurent Pastor, a déclaré : « nous n’embarquerons jamais d’armes destinées à tuer des civils ». Il a évoqué l’histoire de la lutte anti-impérialiste de la CGT, quand en 1950 les dockers de Marseille paralysèrent le port pour empêcher le chargement d’armes américaines à destination d’Indochine.
Le navire devait ensuite se rendre au port saoudien de Jeddah, où la monarchie islamique utilise ces armes contre des zones civiles au Yémen.
L’action des ouvriers portuaires marseillais n’est pas isolée : le lundi 20 mai, déjà, le Bahri Tabük est arrivé au port de Gênes et a été bloqué par les dockers italiens. Cela rappelle l’année 1971, lorsque les dockers italiens avaient bloqué les navires américains qui partaient pour le Vietnam.
Tout a commencé le 10 mai dernier, avec l’alarme lancée par les dockers du Havre, où le navire saoudien devait accoster. Mais une mobilisation massive l’en a empêché.
La guerre au Yémen a fait 10 000 tués, plus de 60 000 blessés et 3,4 millions de déplacés, selon un bilan partiel de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Des ONG affirment que le nombre de morts est nettement plus élevé ; certaines l’estiment cinq fois supérieur.
Depuis l’accord de Stockholm du 13 décembre, on estime que huit enfants sont tués ou blessés quotidiennement au Yémen. Les 2/3 des régions du pays sont en situation de pré-famine. Telle est la barbarie de l’impérialisme à laquelle le gouvernement français contribue en vendant des armes au régime saoudien.
Les dockers du Havre, de Gênes et de Marseille nous montrent comme la lutte des classes et la solidarité internationale pourraient empêcher les guerres impérialistes. Ils nous montrent aussi, une fois de plus, la puissance potentielle de la classe ouvrière.