Depuis la mi-novembre, la Lituanie est le théâtre d’une grève des enseignants d’une ampleur inédite. Sous la pression des grévistes, le Premier ministre Saulius Skvernelis a été contraint de limoger trois ministres de son gouvernement, mi-décembre.
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Salaire-minute
Ce mouvement s’oppose à la mise en place d’une politique de « mandat » des enseignants, qui les oblige à rendre compte de chacun de leurs faits et gestes. C’est l’instauration d’une sorte de « salaire aux pièces » des enseignants. L’objectif du gouvernement est d’augmenter la charge de travail et de réduire les salaires, comme l’explique Andrius Navickas, président du syndicat LŠDPS : « Le salaire horaire des enseignants a été remplacé par un salaire à la minute, forçant les principaux et les enseignants à planifier chaque petite tâche pour toute l’année qui vient ».
Cette méthode est bien sûr incompatible avec le métier d’enseignant, qui a affaire à des enfants ou des adolescents, et qui est donc plein d’inévitables imprévus. Mais le gouvernement s’en moque. Il ne pense qu’à placer le poids de la crise du capitalisme sur les épaules des travailleurs.
Encore un complot russe !
Malgré les demandes des dirigeants syndicaux, le gouvernement a refusé net toute négociation. Il a même poussé la provocation jusqu’à augmenter les dépenses militaires dans le budget 2019, alors que pas un centime supplémentaire n’a été alloué à l’éducation.
Pour le Premier ministre Skvernelis, l’explication de ce mouvement social est simple : il s’agit d’une provocation du Kremlin. D’après lui, les services secrets russes seraient parvenus à convaincre les enseignants lituaniens – plutôt satisfaits jusque-là – de se mobiliser pour renverser le gouvernement. Après une puissante manifestation des grévistes à Vilnius, Skvernelis a même annoncé qu’il était prêt à recourir au contre-espionnage pour combattre cette « menace pour la sécurité nationale ».
Bien sûr, ce sont les politiques d’austérité du gouvernement qui l’ont rendu très impopulaire, et non les interventions magiques d’agents moscovites. Ce mouvement représente l’éruption de toutes les frustrations qui se sont accumulées pendant des années. En dernière analyse, il reflète l’incapacité du capitalisme à régler les problèmes fondamentaux des travailleurs.
La Tendance Marxiste Internationale apporte son soutien à la lutte des enseignants de Lituanie. Votre combat est le nôtre ! Travailleurs de tous les pays, unissez-vous !