Patrick Braouezec, député de Seine-Saint-Denis, a annoncé qu’il quittait le PCF. Cette nouvelle ne surprendra personne. Depuis longtemps, Braouezec est l’un des chefs de file des soi-disant « rénovateurs » – en fait, des liquidateurs –, avec Zarka, Martelli et d’autres « personnalités » qui le suivront. Il fait partie de ces élus pour qui le PCF n’a d’intérêt que dans la mesure où il peut leur procurer des positions prestigieuses, ainsi que le pouvoir et les avantages matériels qui vont avec. La « forme parti » est morte, dit-il. Mais il n’aurait pas vu d’inconvénient à ce que la « forme parti » le désigne tête de liste du Front de Gauche en Ile-de-France, aux élections régionales.
Braouezec déclare que le PCF est dépassé, qu’il ne sert plus à rien. C’est un vieux refrain que nous connaissons bien. Selon lui, une organisation rassemblant des dizaines de milliers de militants engagés dans la lutte contre le capitalisme serait mourante ; mais une poignée de « rénovateurs » en partance serait une force puissante, pleine de promesses et d’avenir !
De façon démagogique, Braouezec fustige « l’appareil » du PCF. Or, il fait lui-même partie de cet appareil. En dehors de ce dernier, il n’a aucun soutien significatif, au sein du parti. C’est la raison pour laquelle les « rénovateurs » ne voulaient pas soumettre leur texte au vote des militants, lors du dernier congrès du parti. Ils craignaient de révéler leur isolement, dans les sections. Ce n’est pas « l’appareil » du parti qui barre la route aux ambitions des « rénovateurs », mais sa base militante. Dans leur immense majorité, les communistes comprennent que sans leur parti – malgré tous ses défauts –, ils ne sont rien. Ils comprennent que le projet des « rénovateurs », qui veulent dissoudre le parti dans une vague « mouvance radicale », signifierait le désarmement politique et organisationnel des communistes.
Depuis sa création, en 1920, le PCF doit son existence à ses militants – parfois au prix d’énormes sacrifices, comme à l’époque de l’Occupation. Il représente une longue tradition de luttes et d’abnégation révolutionnaire. On ne va certainement pas l’abandonner maintenant pour faire plaisir à une poignée d’individus qui pensent que l’étiquette « communiste » ou la « forme parti » sont un frein à leurs ambitions personnelles ! Braouezec s’est heurté à la volonté des communistes de maintenir et de renforcer le PCF. Sa décision de quitter le parti n’est rien d’autre qu’une reconnaissance de sa défaite.
Les « rénovateurs » en appellent à un « départ massif de militants et d’élus ». Après avoir profité du PCF pour obtenir des places confortables, ils veulent lui infliger un maximum de dégâts. Mais dans les faits, très peu de militants les suivront. Comme dans le cas de Hue et Gayssot, leur « mouvance » n’aura aucune existence réelle en dehors des arrangements électoraux avec la direction du PS. Ils pourront compter – c’est dans l’ordre des choses – sur le soutien des médias capitalistes. Des journalistes comme Sylvia Zappi, du Monde, feront ce qu’ils peuvent pour les aider. L’Express a déjà publié un article intitulé : Départs en masse au PCF ! En l’occurrence, c’est l’exagération de L’Express qui est massive. Mais ce genre de désinformation et de propagande n’aura pratiquement aucun effet.
Notre parti surmontera cette tentative de sabotage. Il en a vu d’autres. La Riposte, pour sa part, appelle tous les militants communistes à rester au PCF – et tous ses sympathisants à le rejoindre. Le parti n’a pas besoin d’arrivistes qui attachent plus d’importance à leur carrière politique qu’aux idées et aux objectifs communistes qui sont les nôtres. La crise du capitalisme offre d’immenses perspectives au PCF. Loin d’être mort ou mourant, c’est un parti qui peut et doit jouer un rôle extrêmement important, dans les luttes en cours et à venir. Mais trop de concessions ont été faites à des éléments réformistes et liquidateurs tels que Braouezec, Zarka et Asensi. Il est grand temps de reprendre les choses en main. Aux militants d’imposer les changements nécessaires, dans le fonctionnement interne de leur parti, pour qu’ils s’assurent un contrôle plus direct et plus démocratique de ses instances dirigeantes. Plus que jamais, le titre que nous avons donné à notre texte pour le 34e Congrès – Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme – résume la tâche que nous avons à accomplir dans les années à venir.
Greg Oxley (PCF Paris)