Depuis le 12 octobre, le mouvement contre la réforme Woerth a franchi un pallier décisif. Dans tous le pays, les initiatives se multiplient au quotidien pour enraciner et développer la mobilisation : débrayages, manifestations, rassemblements, meetings, blocages de routes, de ponts, etc. Comme on pouvait s’y attendre, les médias capitalistes ignorent ouvertement ce foisonnement de mobilisations – et prétendent que le mouvement « s’essouffle ». Ils en sortiront encore plus discrédités qu’ils ne l’étaient déjà.
Les militants syndicaux dépensent des trésors d’énergie pour développer la mobilisation. Chacun a compris que notre seule chance de victoire réside dans le blocage de l’économie. Cela passe par la généralisation d’une grève interprofessionnelle reconductible. La puissante grève dans les ports et les raffineries est un pas sérieux dans cette direction. D’autres secteurs se sont mobilisés à différents niveaux, dès le 13 octobre : dans les transports, la fonction publique et le secteur privé. La mobilisation est ascendante. Mais le temps presse. En appelant clairement au développement d’une grève reconductible, les directions confédérales aideraient les militants à convaincre tous ceux qui hésitent encore à se lancer dans la bataille.
Enfin, il faut un appel direct à la jeunesse, pour accroître encore sa mobilisation. Hanté par le souvenir de la lutte contre le CPE, le gouvernement prétend s’inquiéter pour la « sécurité » des jeunes et dénonce « l’irresponsabilité » de ceux qui les mobilisent. Mais dans le même temps, les forces de l’ordre répriment les jeunes qui manifestent. Quel cynisme ! Sarkozy déclare que les jeunes n’ont rien à faire dans ce mouvement car la question des retraites « les touchera dans un demi-siècle ». Il les prend pour des imbéciles. La casse de nos retraites touchera immédiatement la jeunesse, sous la forme d’une nouvelle augmentation du chômage.
La mobilisation actuelle se nourrit de toute la colère accumulée depuis de nombreuses années. Au-delà de la question des retraites, c’est un mouvement de fond qui vise Sarkozy, sa clique corrompue et le système injuste qu’ils défendent : le capitalisme. Tout en luttant au jour le jour dans le cadre du mouvement, le PCF doit expliquer la nécessité d’en finir avec le contrôle des banques, de industrie et de la distribution par une poignée de multi-millionnaires. Les travailleurs produisent toutes les richesses. Ils doivent les contrôler pour satisfaire les besoins du plus grand nombre. Si la direction du PCF en appelait à des élections anticipées, en défendant un programme communiste offensif, elle rencontrerait un large écho, dans la population.
Source: La Riposte (France)