Le Congrès National du PCF se tiendra, à La Défense, du 11 au 14 décembre. Par la voie des amendements adoptés par les sections et les conférences départementales, les militants du parti ont exprimé leur volonté d’insuffler à la « base commune » des prises de position plus fermes, plus militantes – en un mot plus communistes – que les idées réformistes du texte présenté par le CN sortant.
Lors du vote sur les textes d’orientation, les deux textes alternatifs – Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme, soutenu par La Riposte, et Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps, représenté notamment par André Gerin – ont totalisé 40% des voix. Ce score traduit le besoin fortement ressenti, à la base du parti, de rompre avec la pratique et l’idéologie réformistes qui caractérisent la politique des instances dirigeantes du parti, depuis de nombreuses années. Cette dérive a mené à un affaiblissement de nos effectifs, de notre base électorale et de nos moyens d’action.
Il faut donc changer de cap et renouer avec les idées fondamentales du communisme – les idées du marxisme. Il faut faire de notre parti ce pour quoi il a été créé, ce pour quoi plusieurs générations de communistes se sont battus, au prix d’énormes efforts et sacrifices : un parti authentiquement révolutionnaire, dont le programme, les bases théoriques et les positions politiques sur toutes les questions – nationales et internationales – visent à convaincre les travailleurs et toutes les victimes du capitalisme de la nécessité impérative de mettre fin au capitalisme.
Le texte de la direction a tout de même obtenu 60% des suffrages exprimés dans les sections. Il sera donc la « base commune » du 34e Congrès. En conséquence, ce Congrès ne pourra pas résoudre tous les problèmes auxquels le parti est confronté. La lutte pour le renforcement et le réarmement politique du PCF devra se poursuivre au-delà du congrès. Mais le Congrès National rendra un énorme service au parti s’il parvient à imposer une clarification de sa politique sur un certain nombre de questions primordiales. Dans cette perspective, nous invitons tous les délégués qui se reconnaissent dans Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme à soutenir les amendements qui vont dans le sens du contenu de notre texte alternatif, notamment sur les points suivants :
1) Il faut remplacer les formules confuses sur les « pôles publics », etc., par l’objectif clairement affirmé d’une socialisation des principaux moyens de production, comme seule alternative au capitalisme en crise. Nous sommes pour une extension massive du secteur public, notamment par la nationalisation de la totalité du secteur bancaire et financier (assurances, sociétés de crédit, etc.), de toutes les grandes entreprises du secteur industriel, des services et sous-traitants qui en dépendent et de la grande distribution. La nationalisation des principaux leviers de l’économie nationale ne doit pas se faire à la manière bureaucratique des anciennes nationalisations, mais sur la base du contrôle démocratique des salariés, à tous les niveaux. Ce programme permettra l’utilisation des ressources économiques du pays pour la satisfaction de la majorité, et non plus d’une poignée de capitalistes.
2) Les allusions à la possibilité d’un « dépassement » graduel du capitalisme doivent être remplacées par l’objectif de son abolition, de son renversement.
3) Il faut exclure toute alliance électorale entre le PCF et le Modem – ou, bien évidemment, entre le PCF et tout autre parti de droite.
4) Pour le maintien et le renforcement du PCF ! Toute « métamorphose » du parti pour le transformer en « autre chose », etc., et tout changement de nom doivent être fermement écartés. Les formules vagues du genre « Nous faisons le choix du PCF » ne suffisent pas. Il faut mettre un terme aux spéculations permanentes sur la pérennité du parti. Les jeunes, les salariés, les chômeurs et tous les exploités doivent comprendre que le PCF est à l’offensive, qu’il a confiance en lui-même et en sa capacité à transformer la société.
Soit dit en passant, la participation de dirigeants du parti à une réunion « pour la création d’une nouvelle force politique de gauche », en même temps que notre Congrès National, est une provocation et la marque d’un profond mépris à l’égard des militants communistes. Le congrès ne doit pas faire la moindre concession à ces dirigeants « communistes » qui, depuis des mois, cherchent à saborder le congrès du parti – avec, bien sûr, la complicité bienveillante des médias capitalistes.
5) L’absence de toute analyse sérieuse sur la situation internationale n’est pas le moindre des défauts de la « base commune ». Les révolutions au Venezuela et en Bolivie, notamment, sont une immense source d’inspiration et d’enthousiasme, pour le mouvement communiste. Nous appelons à soutenir tout amendement qui soulignera l’importance de la révolution latino-américaine – ou qui affirmera le principe de notre opposition aux manœuvres et menaces impérialistes contre le peuple cubain.
Notre Congrès National se réunit à un tournant de la situation internationale. Le communisme n’est pas en crise : c’est le capitalisme qui est en crise. Alors que toutes les forces réactionnaires du pays accablent le PCF, son Congrès National doit appeler tous les exploités à s’unir sous le drapeau du parti pour mener à bien sa tâche historique : le renversement du capitalisme !